Récemment, Ford apportait quelques retouches à la Focus, lancée initialement en 2011. Ces changements considérés nécessaires arrivaient au moment où les ventes du modèle étaient en net recul, surtout face à une concurrence extrêmement forte. Ford allait également en profiter pour jouer d’audace avec l’offre d’un moteur à trois cylindres de seulement 1,0 litre, assisté de la turbo compression. Tous ces changements ont-ils suffi à convaincre l’acheteur ?
Description détaillée
Aussi jolie qu’à ses premiers jours, la Focus ne manque esthétiquement pas d’attraits. La nouvelle calandre intégrée l’an dernier est aujourd’hui plus svelte, plus élégante, permettant à la Focus de mieux s’harmoniser avec les autres produits de la marque. Bien sûr, la Focus est toujours offerte en modèle berline ou cinq portes à hayon. Malheureusement, la version familiale demeure exclusive au marché européen.
Intérieur
Depuis quelques années, la qualité de construction a été grandement améliorée du côté de Ford. On le constate par la qualité d’assemblage extérieure, mais aussi par la richesse des matériaux qui, à bord, demeurent toujours de bonne facture. Même une version SE sans grandes fioritures peut se vanter d’offrir une qualité de finition et d’assemblage de niveau international. Les sièges de la Focus sont également très confortables, épousant à merveille les formes corporelles. Hélas, autant la berline que le modèle à hayon déçoivent par un manque d’espace arrière, notamment au niveau des jambes. Face à ses rivales , la Focus ne fait aucunement le poids à ce chapitre. Même chose du côté du coffre, dont le volume déjà réduit se fait difficilement exploitable en raison d’une faible ouverture.
Technologie
Naturellement, l’offre d’un moteur à trois cylindres EcoBoost de 1,0 litre résulte d’une stratégie de commercialisation mondiale. Sans le marché européen, il y a fort à parier que jamais ce type de mécanique n’aurait été développé. Cela dit, Ford choisit tout de même de l’offrir chez nous, dans l’optique de nous faire économiser à la pompe. Avec 123 chevaux, ce moteur propose évidemment moins de puissance que les motorisations de la concurrence, lesquelles génèrent souvent de 20 à 30 chevaux supplémentaires. Doté de la technologie démarrage-arrêt, ce moteur fait équipe au choix avec une boîte manuelle ou automatique à six rapports. Parmi les innovations technologiques, notez la présence d’une courroie de distribution immergée dans l’huile, ainsi que la présence de gros coussinets visant à éliminer les vibrations attribuables à ce type d’architecture moteur.
Conduite
Sur route, la Focus est fort agréable. Maniable, solide et dotée d’une direction communicative, elle impressionne aussi par un freinage qui propose un bon mordant. Hélas, la motorisation n’est guère suffisante pour trimbaler une telle masse. Les accélérations sont poussives et parce qu’il faut souvent travailler plus fort pour exploiter la puissance, la consommation d’essence s’en voit affectée. D’ailleurs, celle-ci est à ce point décevante qu’il vous faudra conduire avec grande sagesse pour trouver quelconque économie face au quatre cylindres de 2,0 litres offert sur les autres versions de la Focus. Ford annonce une moyenne combinée de 7,1 litres aux 100 kilomètres, ce qui est déjà décevant, alors que le résultat obtenu lors de l’essai se chiffrait à 8,4 litres aux 100 kilomètres, en combinant conduite en ville et sur route.
Valeur
La Focus est chère. Sur le plan financier, elle ne fait tout simplement pas le poids face à une concurrence qui, a prix égal, voire moindre, en offrira beaucoup plus. Il faut dire que le jeu des options ici incontournable, alors que la majorité des rivales asiatiques vous l’épargnera. Qui plus est, Ford ose exiger un supplément pour son moteur 1,0 litre EcoBoost, face au quatre cylindres plus puissant. En effet, 995$ vous sera exigé pour perdre en puissance et en cylindrée, alors que l’économie à la pompe est inexistante.
Conclusion
En 2016, la Focus commence à tirer de la patte. Cette compacte possède toujours de sérieux atouts, mais sa conception commence à dater et le prix exigé s’explique difficilement, surtout eu égard à la concurrence. Quant au moteur à trois cylindres, il est tout simplement à proscrire. Vous pourriez sans doute l’apprécier dans un modèle plus léger comme la Fiesta, qui le propose également, mais ici, le poids du véhicule devient un handicap très sérieux. Ainsi, si vous avez la Focus dans votre mire, limitez-vous dans le choix des options et tenez-vous-en au moteur à quatre cylindres.