Comme premier cadeau de Noël cette année, le constructeur coréen m’a offert de passer, pas une, mais deux semaines au volant d’une Hyundai Elantra. Plusieurs d’entre vous auraient certainement préféré que j’assoie mon popotin sur le siège d’un VUS de luxe prêt à traverser n’importe quel blizzard apocalyptique ou, mieux encore, sur le baquet sport d’une authentique exotique à motorisation centrale, mais non, ce n’est pas ce qui s’est produit.
D’ailleurs, j’en suis bien heureux puisque la version que le constructeur m’avait confiée était un brin plus vitaminée qu’à l’habitude, même qu’à l’arrière, l’écusson « Sport » confirmait que le caractère de la deuxième voiture la plus vendue au pays avait quelque peu été modifié.
Après de multiples pressions de la part des amateurs – et de quelques scribes automobiles également –, Hyundai a enfin cédé à la pression d’offrir une Elantra plus amusante à conduire que la livrée populiste. C’est ce qui explique le look rajeuni de la berline avec sa grille de calandre noircie, la mention « Turbo » intégrée au sein de celle-ci, les jantes surdimensionnées, le pot d’échappement double à l’arrière et les bas de caisse engraissés.
À ce compte, les designers de la marque n’ont fait que reproduire la recette employée partout ailleurs dans l’industrie, c’est-à-dire de ne pas trop dénaturer le produit en lui ajoutant quelques indices sur sa vocation propre. Dans le jargon, on appelle ce genre de voiture un « sleeper », une berline qui semble aussi sage que ses pairs, mais qui cache une mécanique plus explosive.
Évidemment, en insérant le moulin de la Veloster Turbo sous le capot de la berline compacte, Hyundai n’a pas transformé l’Elantra en un monstre de puissance, mais vous pouvez déjà être certain que l’agrément de conduite est de beaucoup supérieur à celui de l’Elantra « sans turbo ». Avec 201 chevaux-vapeur et 195 lb-pi sous le pied droit, l’Elantra Sport est certainement plus attrayante, d’autant plus que la berline peut être commandée avec une transmission manuelle à six rapports ou une unité à double embrayage qui en compte sept.
Voici donc quatre raisons qui expliquent pourquoi l’Elantra Sport devrait même être considérée par l’acheteur qui n’aurait pas nécessairement besoin d’une berline au tempérament sportif au quotidien. En d’autres termes, sous cette coquille de voiture se cache une formule en voie d’extinction par les temps qui courent, une formule qui était beaucoup plus répandue dans les années 80 et 90.
La boîte manuelle
Commençons par cette fameuse boîte manuelle qui, en plus de donner une sensation de contrôle accru sur la voiture à celui ou celle qui tient le volant, s’est avérée relativement précise. Ceux qui suivent l’actualité automobile savent très bien que le constructeur n’a jamais été un maître dans l’art de développer des boîtes manuelles précises. Sur ce point, chapeau Hyundai, et ce, même s’il est encore possible de l’améliorer.
Une sonorité convaincante
Pour augmenter le plaisir de conduire d’une voiture aussi commune que l’Elantra, une sonorité plus rauque est obligatoire. À ce niveau, je dois féliciter les ingénieurs d’avoir donné du coffre à cette mécanique 4-cylindres sans toutefois tomber dans l’excès de certaines voitures compactes de performance. À vitesse d’autoroute, l’Elantra Sport demeure suffisamment silencieuse pour entretenir une discussion.
Une tenue de route « Sport »
Ce n’est pas tout de donner du cœur au ventre à cette berline populaire. Il faut également lui greffer des composantes afin qu’elle puisse garder le cap. C’est ce qui a motivé les ingénieurs de la marque à troquer la barre de torsion arrière de l’Elantra de base pour une suspension indépendante à bras multiples. Un essai sur le sec aurait été plus approprié pour réellement sentir la différence à ce niveau, mais je peux déjà confirmer que l’Elantra Sport négocie les virages avec plus d’aplomb. Ajoutez à cela des freins à disques plus volumineux à l’avant, une suspension raffermie, une direction plus précise et vous obtenez une recette plus intéressante !
Un rapport performance/prix dur à battre
Toutes ces belles qualités ne feraient aucun sens si le prix demandé était exorbitant. Or, comme vous vous en doutez, Hyundai revient une fois de plus avec un produit hyper bien équipé avec un prix de départ de 24 999 $ avant les frais de livraison. L’édition qui m’était confiée – une Sport Tech – affichait plutôt un prix de 27 499 $, une somme franchement en dessous du prix exigé pour une Volkwagen Jetta GLI par exemple.
À bien y penser, l’Elantra Sport a plus de points en commun avec une Honda Civic Touring ou une Mazda3 GT par exemple et pourrait même causer la surprise dans un match comparatif, la représentante coréenne étant plus aiguisée qu’à l’habitude. Au final, une Elantra Sport se veut à mon humble avis plus alléchante qu’une Elantra « tout court », la différence de prix étant minime entre une version bien équipée et une version Sport de base.