On le commercialise depuis quelque temps du côté de l’Europe, mais ce n’est que cette année qu’Audi réagit chez nous au succès du BMW X1. Il faut dire que l’arrivée du Mercedes-Benz GLA s’avère aussi une raison valable pour être présent dans ce segment de marché, en plein essor. Ainsi, Audi se lance avec un troisième utilitaire, qui vient se positionner hiérarchiquement derrière les Q7 et Q5.
Avantages et inconvénients
Description détaillée
Sans l’ombre d’un doute, le Q3 reprend plusieurs des éléments stylistes connus des autres VUS de la marque. Toutefois, sa lunette arrière plus élancée et son empattement plus court engendrent une allure certainement moins prestigieuse que celle du Q5, qui ne semble pas vouloir vieillir. Qui plus est, Audi nous arrive bientôt avec un nouveau modèle d’ici à quelques mois, et sera remplacé par une cuvée légèrement remaniée sur le plan esthétique, afin de suivre la parade. Voilà donc la preuve qu’Audi nous sert du réchauffé.
Intérieur
Indéniablement, le Q3 propose un habitacle typique de la marque, c’est-à-dire très sobre. L’omniprésence du noir, la superbe qualité de finition et l’instrumentation à éclairage rouge et blanc résument l’essentiel des éléments esthétiques de l’habitacle, qui peut aussi recevoir, moyennant supplément, des garnitures métalliques ou de bois.
La position de conduite surélevée saura plaire à la gent féminine, qui apprécie le sentiment de sécurité que l’on y associe. Il serait toutefois mentir de dire que les sièges sont véritablement confortables, puisque ceux-ci sont fermes et manquent de soutien. L’ensemble sport règle cependant une partie du problème en proposant un ajustement de la longueur de l’assise, ainsi qu’un meilleur soutien latéral.
Sur le plan ergonomique, la gestion des fonctions se retrouvant sur l’écran escamotable n’est absolument pas intuitive, les commandes se retrouvant au centre de la planche de bord. Même chose en ce qui concerne les contrôles du système de ventilation, situés complètement au bas de la planche de bord, et donc difficile d’accès.
L’élément le plus décevant demeure cependant le sérieux manque de dégagement aux places arrière, inconfortables pour n’importe quel adulte. La soute propose pour sa part un volume honnêtement, mais difficilement exploitable vers le haut en raison de l’inclinaison de la lunette.
Technologie
Comme seule motorisation, Audi propose pour l’heure un vieillissant quatre cylindres de 2,0 litres de 200 chevaux, ce qui fait pâle figure lorsque comparé aux moteurs de la concurrence. Non seulement on le jumelle avec une boîte Tiptronic à six rapports, elle aussi vieillissante, mais ce moteur de précédente génération est réputé pour sa consommation d’huile excessive. Voilà une raison pour freiner les acheteurs.
Ironiquement, le Q3 est également offert en version à deux roues motrices, ce qui explique son prix de base plus alléchant que la concurrence. Cependant, la traction intégrale Quattro constitue un must avec ce modèle, qui affiche un effet de couple marqué en accélération, ainsi qu’une certaine légèreté du train avant.
Conduite
Se voulant sportif et dynamique, le Q3 déçoit par une puissance ordinaire et un poids plus important que la concurrence. Inconfortable, surtout avec les jantes de 20 pouces optionnelles, ce véhicule propose en revanche une direction très précise et communicative, qui accentue le plaisir de conduire. Hélas, cet élément ne pèse pas très lourd dans la balance, en considérant les nombreux irritants du quotidien.
Je me permets aussi de critiquer l’efficacité du contrôle dynamique de stabilité, qui m’a causé légère sortie de route, heureusement sans conséquence, sur un chemin enneigé. En effet, à un certain point, le système qui aurait dû faire son travail s’est tout simplement désengagé pour laisser glisser le véhicule hors trajectoire. Un peu comme si les « muscles » du système avaient lâché, sous prétexte que la pression était trop forte. Est-ce le hasard, ai-je réellement expérimenté les limites du système ? Chose certaine, le contrôle dynamique de stabilité n’a cette fois-ci pas fonctionné.
Valeur
Bien sûr, vous pouvez vos procurer un Q3 à moins de 40 000$, en évitant là presque totalité des options. Le problème, c’est qu’à ce prix, vous n’aurez pas droit à grand-chose. Et si à l’opposé, vous choisissez d’y aller avec la totale, vous débourserez une somme faramineuse, comme celle qui était exigée pour notre véhicule d’essai (avoisinant les 48 000$). Désolé, mais à ce prix, vous aurez droit à un véhicule drôlement plus convaincant chez la concurrence, tel un BMW X1 xDrive35i, bien équipé. Vous pourriez aussi vous offrir le plus cossu des Acura RDX, un Ford Edge Sport ultra luxueux ou même, l’Audi Q5, nettement plus convaincant.
Conclusion
Parce qu’il y a des limites à payer pour un logo, mais aussi parce qu’on nous sert du réchauffé, le Q3 ne mérite tout simplement pas considération. Et si l’on sait que le prestige d’une marque fait vendre, il faudra qu’on m’explique en quoi le Q3 est réellement prestigieux.
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